Les trois derniers jours de Fernando Pessoa – Un délire
Titre original: Gli tre ultimi giorgi di Fernando Pessoa. Un delirio (1994)
Traduit de l’italien vers le français par Jean-Paul Manganaro
Seuil, 1994
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Si Antonio Tabucchi est généralement bien connu en tant qu’écrivain, moins souvent parle-t-on dans les milieux francophones de son implication dans le domaine de la littérature portugaise.
Né en Italie (1943) c’est à l’époque où il étudie à la Sorbonne qu’il découvre ‘Le bureau de tabac’, un poème signé Alvaro de Campos. Séduit, il décide d’apprendre le portugais pour mieux partir à la découverte de l’œuvre de Pessoa.
‘Les trois derniers jours de Fernando Pessoa’ est donc issu de la plume d’un étudiant qui, fasciné par l’œuvre de Pessoa, apprit la langue, devint traducteur et professeur de littérature portugaise, de même qu’écrivain.
Ce court récit fictif qui en quelque sorte prolonge et actualise l’œuvre de Pessoa, s’inspire pour ce faire, de quelques-uns des détails les plus connus de la biographie et de l’œuvre de Pessoa.
L’histoire se déroule entre le 28 et le 30 novembre 1935 au moment où, victime de douleurs abdominales, Pessoa entre puis séjourne en clinique pour se faire soigner. Alité, entre laudanum et des remèdes contre la douleur, l’écrivain reçoit la visite de quelques amis-hétéronymes, personnages désormais connus tels qu’Alvaro de Campos ou Bernardo Soares, avec lesquels il aura un dernier échange avant de tirer sa révérence.
Si de toute évidence l’auteur maîtrise bien ‘son sujet’, en toute modestie, il lui cède volontiers toute la place.
Succinct, simple et plaisant à lire, agrémenté d’une dizaine de dessins signés Júlio Pomar, ce récit est par ailleurs judicieusement accompagné de quelques notes biographiques.
L’ensemble est bien conçu, et s’adresse plus particulièrement aux lecteurs qui, préalablement initiés à l’œuvre de Fernando Pessoa, souhaiteraient la revisiter brièvement sous un angle à la fois fictif et ludique.
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