My Uncle Napoleon1
Titre original : Da’i jan Napuli’un (1973)
Traduit du persan vers l’anglais par Dick Davis
Mage Publishers (1996)
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Lorsque l’on pense à la littérature iranienne, la première chose qui vient à l’esprit n’est sans doute pas la légèreté et on n’imagine pas forcément trouver parmi les livres traduits du persan, de quoi s’évader ou se distraire du quotidien. C’est pourtant avec cette intention précise que j’ai choisi, pour terminer l’année 2020, de me plonger dans la lecture de ‘My Uncle Napoleon’.
Paru au début des années 1970, le plus connu des récits publiés par Iraj Pezeshkzad, est vite devenu le roman culte par excellence de la littérature iranienne contemporaine. Adapté pour la télévision2, il a également fait l’objet de traductions en plusieurs langues.
L’histoire se déroule à Téhéran au début des années 1940 au sein d’une famille (au sens large du terme) sur laquelle domine un patriarche que l’on surnomme (plus ou moins à son insu) ‘Oncle Napoléon’, cela en raison de l’immense admiration qu’il voue à ce personnage historique auquel du reste il en vient à s’identifier. Narré par l’un des neveux de l’Oncle, cette histoire raconte comment ce jeune homme (le narrateur) tombé subitement amoureux de sa cousine (fille de l’Oncle) tente de naviguer parmi les relations complexes et souvent antagonistes qu’entretiennent les adultes de la famille, le tout dans le but ultime d’arriver à extirper sa belle d’une promesse de mariage dont elle n’a cure mais à laquelle, suivant les usages, elle se verra forcée de se soumettre.
Satire sociale doublé d’une critique habilement déguisée en comédie, le récit s’attaque entre autres choses à l’un des préjugés les plus solidement ancrés parmi la société iranienne de l’époque, à savoir : quoi qu’il arrive, c’est toujours la faute aux anglais. Mais c’est avant tout à une véritable plongée dans le quotidien d’une famille appartenant à une pseudo-aristocratie iranienne que nous convie l’auteur. Dans le style vaudeville, à la manière d’un feuilleton télé, on passe d’une situation à l’autre, enchaînant, les quiproquos, les petits drames, les conflits, les disputes et les réconciliations, découvrant au passage les tics et les mythes et les préjugés qu’entretiennent les uns et les autres, le tout, fort habilement orchestré par un auteur qui, visiblement, connaît bien le sujet.
En dépit du passage des années ou d’éventuels écarts culturels (peu marqués), l’humour passe généralement bien et le lecteur, qu’il soit iranien ou non, passe un bon moment en compagnie de ces personnages dont l’authenticité et la typicité est telle que l’on peut aisément reconnaître à travers l’un ou l’autre de ceux-ci, si ce n’est certains schémas relationnels ou comportementaux, à tout le moins, les traits appartenant à quelque(s) individu(s) de notre connaissance. Accessible à tous, sans être un chef-d’œuvre (dans le sens classique du terme), bien exécuté et fidèle à la réputation qu’on lui accorde, ce roman a de quoi toucher et amuser bon nombre de lecteurs.
1.Titre français : Mon oncle Napoléon
2.La série peut être visionnée en version originale seulement sur YT. Un coup d’oeil sur quelques scènes permettra au lecteur étranger de mieux visualiser le contexte dans lequel se déroule le roman.
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