Leopoldo Orozco

En la cuerda floja

Reverberante, 2020

(Lu en version numérique)

Né au Mexique (Basse Californie) en 1996, outre quelques publications dans des magazines et diverses collaborations, ce recueil de textes courts semble avoir été la première publication en solo de ce jeune auteur de fictions, poésies et d’essais. Par la suite, en 2021, il publie un recueil de récits ayant pour titre  Cinco autoretrattos en ausencia et en 2023 un recueil de poèmes ayant pour titre Relicarios.

C’est après en avoir lu quelques extraits sur le web (dont celui-ci) que, saisissant l’opportunité de me frotter de nouveau avec une langue dont j’apprécie la beauté, j’ai décidé de partir à la découverte du travail de ce jeune écrivain en herbe.

Mais tout d’abord, un mot au sujet du titre (1), qui, semble-t-il, peut être interprété de diverses manières, car outre une référence au funambulisme, et éventuellement au titre latino-américain d’un film inspiré par les performances de Philippe Petit (2), il peut également décrire une sorte de fil dont on se sert pour lier, sans les serrer de près, les pièces d’un ensemble, de manière à ce que l’on puisse les sélectionner et/ou les consulter à loisir.

Un titre judicieusement choisi donc pour cette collection de micro fictions ou flash fictions composée de 48 textes courts et fragments qu’un fil imaginaire semble maintenir de manière distendue entre les couvertures de ce petit recueil.

Bénéficiant de descriptions effectivement travaillées, la plupart des textes ‘longs’ m’ont paru assez bien conçus, mais affaiblis, je trouve, par une voix narrative qui, trop peu personnalisée, n’a vraisemblablement pas encore pris ses marques.

En revanche les fragments, présents en plus grand nombre, dévoilent nettement un esprit curieux, inquisiteur, observateur, voire espiègle. Suscitant l’amusement, le sourire, la curiosité ou l’étonnement, bien que l’humour ou l’allusion ne puissent pas trouver écho à tous les coups, ces jeux de mots, jeux d’esprit ou exercices de style, ont sans doute de quoi distraire ou en faire rêver plus d’un.

Bref, provenant de la plume d’un auteur débutant, je ne m’attendais pas à un chef-d’œuvre ; si certains passages m’ont plu et d’autres moins, la qualité m’a cependant semblé plutôt constante.

Puis dans l’ensemble, j’ai surtout apprécié pouvoir observer à travers ce travail de création, le caractère exploratoire d’un pas à pas incertain tracé le long d’un fil imaginaire dont la destination encore mal définie ouvre la voie à de nombreuses possibilités.

 

Notes:

1.Traduit en français le titre serait ‘Sur la corde raide’.

2.The Walk (2015)

 

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