The Last Wilderness
Traduit du hindi par Pratik Kanjilal
Indigo (2002)
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Figurant parmi les écrivains ayant marqué de façon significative la littérature indienne au XXe siècle, Nirmal Verma (1929-2005), honoré dans son pays et à l’étranger, est également l’une des voix proéminentes de la littérature hindi. Traduite en plusieurs langues, son œuvre se compose de romans, nouvelles, essais et récits de voyages. Parmi les derniers écrits qu’il ait publié avant sa disparition, ‘The Last Wilderness’ (originalement publié en 2000) est un roman de la maturité où, dans un va et vient méditatif sur le sens de l’existence l’auteur semble tenter d’apprivoiser la mort.
Pivot du récit, Mehra sahib, autour duquel gravitent les autres personnages, est un fonctionnaire à la retraite qui, confiant ses expériences au narrateur (dont on ne connaît pas le nom), nouera peu à peu une relation privilégiée avec celui-ci. Aux côtés de Mehra, le narrateur est un homme approchant la quarantaine qui, en réponse à une annonce repérée dans un journal, a tout laissé derrière lui, tant pour tenter de renouer avec lui-même que pour venir jouer ce rôle d’auditeur et de scribe auprès de Mehra. Diva seconde épouse de Mehra, instigatrice de cette relation entre les deux hommes, est une femme dont la présence, vivement ressentie par les uns et les autres, ne cesse de hanter les lieux et les moments qu’ils partagent. Puis il y a Anna, l’amie allemande de Diva, gouvernante à l’époque du raj et maintenant retirée dans ces montagnes; Tiya, la fille de Mehra, née d’un premier mariage; docteur Singh, le médecin du village; Murlidhar, fidèle employé de la maison; Niranjan babu, le philosophe devenu gentleman pomiculteur, etc…
Evoluant dans le cadre idyllique de l’Himalaya, ces êtres solitaires se croisent, dans un espace-temps évanescent, sur les sentiers de leurs existences. Jaloux de leur isolement ils apprécient le silence parmi les brumes matinales ou découvrent les mystères de l’âme à la faveur de nuits étoilées.
L’intrigue, toute simple, sert de support au long duquel s’expriment les diverses observations, préoccupations et interrogations auxquelles sont confrontés, chacun à leur manière, les personnages du roman.
Rédigé dans une prose aérienne, imprégnée de poésie, c’est un récit à l’ambiance éthérée, oscillant entre ombre et lumière et traversé par le souffle du mystère de la vie. D’une sensibilité hors du commun, on peut envisager ce roman comme une sorte de testament, un ultime message formulé avec le soin et la délicatesse qui ont fait la réputation de cet auteur; un pont dressé entre deux rives.
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