Shakespeare : The Biography
Vintage Books, 2005
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Bien que je ne sois pas particulièrement friande de biographies, il m’arrive de temps en temps, comme c’est ici le cas, d’avoir envie d’en savoir plus sur un personnage ou sur un sujet particulier. Ainsi, dans la suite de ma lecture de l’œuvre complète du grand poète et dramaturge britannique, j’éprouvais le désir d’étendre un peu plus ma connaissance et ma compréhension de ce que j’avais lu afin, entre autres choses, de mieux en saisir la portée.
Mais s’agissant de William Shakespeare, comme au fil des siècles de nombreuses études ont éventuellement donné lieu à de nombreux ouvrages traitant de divers sujets le concernant, il n’était pas facile pour le non érudit que je suis de déterminer parmi ces ouvrages, celui qui répondrait le mieux à ma curiosité.
Quoi qu’il en soit, sachant qu’outre ses compositions, William Shakespeare n’aurait laissé que bien peu de traces de sa présence parmi nous, en dépit d’un titre qui semblait quelque peu prétentieux, mon choix s’est donc arrêté sur ce livre, notamment en raison de son accessibilité de même que pour son approche plus générale du sujet.
En ce qui a trait à l’auteur de cet ouvrage, qu’il s’agisse de ses romans, biographies ou essais, n’ayant encore rien lu émanant de la plume de Peter Ackroyd, il me sera donc difficile de mettre cette biographie en perspective avec l’ensemble de sa production, mais au vu de sa présentation j’en déduis qu’elle a été réalisée avec le plus grand soin.
On entre donc dans la vie de W.S. au moment où il voit le jour, puis outre un retour sur sa généalogie, on suit de manière plus ou moins chronologique et avec plus ou moins de précision le parcours de vie et la carrière de celui qui deviendra celui que l’on sait.
Contournant le manque d’informations directes tout autant que négociant avec le caractère élusif du sujet, outre les éventuelles relations qu’il tente d’établir entre l’œuvre et la vie de l’auteur, Peter Ackroyd s’appuie donc sur tous les éléments historiques et autres faits connus dont il a pu disposer, pour tenter de reconstituer et de donner vie au cadre familial, sociétal, culturel, économique et politique dans lequel le ‘phénomène Shakespeare’ s’est formé puis transformé.
Entre Stratford-Upon-Avon et Londres, de sa naissance, sa famille, son éducation, son mariage, à son entrée et son ascension dans le monde du théâtre ainsi que dans la société, on suit, dans cette Angleterre de l’ère élisabéthaine, les diverses étapes franchies par W.S., cela tout examinant de près l’impact qu’auront pu avoir divers éléments sur sa vie, son travail et son œuvre.
Distribué en neuf parties et agrémenté de quelques illustrations, de même que soutenu par une solide bibliographie, cet ouvrage est visiblement le fruit d’un travail méticuleux. Servi par une prose sobre, le texte fourmille d’informations, d’observations, d’anecdotes, d’hypothèses, de déductions et autres réflexions.
Ainsi, c’est en quelque sorte et en bonne partie en dépeignant avec le plus de précision possible ce que j’appellerai ‘le fond du tableau’, que les contours du sujet principal finissent par se dessiner sous nos yeux. Car soyons honnêtes, l’image qui se dégage de ce portrait conserve malgré tout une part de flou ; Shakespeare est et reste une énigme.
En dépit d’une certaine lourdeur à la lecture, cette biographie m’aura donc permis d’approcher, quoique timidement, l’auteur Shakespeare, puis de mieux appréhender son travail. Dans la foulée, elle m’aura donné l’occasion de revisiter une œuvre remarquable qui, exposée à la lumière du contexte dans lequel elle s’est constituée, aura acquis à mes yeux, un volume et un réalisme appréciables.
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