Zyrànna Zatèli

 

Le vent d’Anatolie

Nouvelle tirée de : Στην ερημιά με χάρι (Gracieuse dans le désert)

Ed.Kastaniotis (1995)

Traduit du grec moderne vers le français par Michel Volkovitch

Quidam Editeur, 2012

Curieuse de découvrir l’écriture de cette auteure,  mais n’ayant pas pu mettre la main sur l’un de ses romans ou recueils de nouvelles, en guise d’introduction, j’ai donc dû me satisfaire de cette unique nouvelle.

Née en 1951 dans les environs de Thessalonique, après des études de théâtre, Zyrànna Zatèli voyage un peu puis elle s’établit à Athènes. Après un passage dans le monde de la scène, elle se fait connaître en tant qu’écrivain avec la publication en 1984 d’un recueil de nouvelles ayant pour titre La Fiancée de l’an dernier. Bientôt d’autres publications suivront. Le crépuscule des loups, son premier roman sort en 1993 et se verra décerner le Grand Prix d’Etat, honneur renouvelé en 2002 pour La mort en habits de fête. Sa production reste modeste mais elle s’est tout de même fait connaître hors frontières grâce à quelques traductions et publications dans divers pays d’Europe.

Narré avec le recul des années, Le vent d’Anatolie revient sur la rencontre que fit la narratrice alors qu’elle était encore enfant avec une femme prénommée Anatolie. Souffrant d’une maladie s’apparentant à la tuberculose, Anatolie vit dans un isolement que seul le passage de quelques voisins venus lui apporter de la nourriture vient briser. Puis, lorsqu’à son tour la narratrice vient déposer un plat près de la demeure d’Anatolie, en dépit des interdits, attirée par l’aura de mystère entourant cette femme, la petite fille se rapproche, puis se lie d’une improbable amitié avec cette femme que l’on croit à la fois folle et extrêmement contagieuse.

Ce sont donc les souvenirs liés à cette première rencontre et à celles qui suivront que la narratrice nous livre avec toute la candeur demeurée intacte de son regard d’enfant.

Imagée et joliment ficelée, à la fois simple et ensorcelante, traversée par des effluves surréels voire oniriques, cette nouvelle qui évoque l’amitié et l’exclusion, se laisse si bien lire qu’une fois le récit terminé, on aurait envie de rester en compagnie de la narratrice afin de l’entendre nous raconter d’autres histoires venues du pays de son enfance.

Une voix singulière que j’espère retrouver bientôt.

 

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