Girish Karnad

 

Yayati

Traduit du Kannada vers l’anglais par l’auteur

Oxford University Press (New Delhi, 2008)

Ayant été agréablement impressionnée, il y a quelques années, par Tughlaq une des pièces composées par Girish Karnad, je m’étais promis de revenir vers l’œuvre de cet auteur. Ainsi, au moment de repasser par la littérature indienne et de choisir une nouvelle lecture, bien que disposant d’une très longue liste de titres et d’auteurs, je me suis docilement laissé attirer par Yayati.

Puis en dépit des quelques appréhensions éprouvées à la perspective d’aller me frotter à un univers inconnu, en l’occurrence à la mythologie indienne, dès les premières lignes, voire dès l’introduction, j’ai vite été rassurée de m’être embarquée pour un agréable moment de lecture.

Inspirée par un passage du Mahabharata1, la pièce raconte l’histoire du roi Yayati, un personnage que l’on pourrait qualifier de charmeur, jouisseur et inconséquent, qui ayant transgressé une règle imposée au moment de son mariage par son beau-père, se voit infliger une punition à laquelle il tente d’échapper en faisant porter le lot par son fils.

N’ayant pas lu le texte duquel elle s’inspire, il m’est donc difficile d’apprécier le travail d’adaptation qu’aura réalisé l’auteur. Cela étant, adaptée donc et servie dans une version simplifiée, l’histoire conserve toutefois une certaine saveur mythologique, tandis que sa teneur philosophique, dont le sens demeure d’actualité, risque fort bien de toucher un grand nombre de lecteurs.

A cet effet, en complément de la pièce, la préface et la postface, toutes deux rédigées par l’auteur, nous permettent non seulement de connaître les circonstances entourant l’écriture puis le parcours qu’aura suivi cette adaptation, mais également de découvrir la leçon que l’auteur, qui n’était alors âgé que de vingt-deux ans, aura personnellement tirée de cette histoire.

Composée en langue Kannada, habilement traduite vers l’anglais par l’auteur, cette pièce écrite en 1960 et finalement jouée pour la première fois quelques années plus tard (en langue hindi), lui valut une reconnaissance immédiate. Au surplus, elle marqua les débuts de celui qui est considéré comme l’un des pionniers de la littérature en langue Kannada. Une réussite qui, à mon avis, n’est pas près de tomber dans l’oubli. Car non seulement l’intrigue m’a semblé fonctionner à merveille, mais en plus, la pièce se lit tout seul.

 

Notes

1.Le Mahabharata est un grand poème épique comptant environ 200 000 vers, dont la composition fut entamée quelques siècles avant J-C. Il est, avec le Ramayana, l’un des récits fondateurs de l’hindouisme.

Notons que l’histoire du roi Yayati a également fait l’objet d’un roman (portant le même titre), composé par V.S. Khandekar.

 

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